12 Déc - 17 Fév 2018 / Belgrade

De l’invisible – TKV

Vernissage de l’exposition : mardi 12 décembre à 19h

L’Institut français soutient les échanges entre artistes dans le domaine du street art depuis plusieurs années déjà. La communauté des graffeuses et graffeurs internationale échange déjà beaucoup grâce aux réseaux sociaux mais aussi aux événements de plus en plus nombreux à travers le monde. Autrefois déconsidérés, ils sont de plus en plus au cœur de la stratégie de développement culturel des grandes cités, ils font l’objet d’expositions dans les plus grands musées et investissent les galeries à la pointe ! Les séjours des incontournables Kashink et Remed en Serbie, l’exposition d’une monographie des éditions Komshe sur le street art serbe au Centre culturel de Serbie à Paris, inaugurée par TKV et Artez en France font partie des programmes qui nous tiennent le plus à cœur.  Pour aller plus loin, l’Institut français vous présente l’exposition de l’extraordinaire jeune femme qu’est TKV, afin de vous faire découvrir les trésors (parfois cachés) des différents coins de Belgrade dans un autre cadre. TKV créera des pièces tout spécialement pour l’occasion, nous offrant ainsi de nouvelles perspectives sur son oeuvre. Venez découvrir cette superbe exposition, puis enfiler vos bottes d’hiver et (re)découvrez ses œuvres en déambulant les rues de la capitale.

TKV a réalisé son premier pochoir en 2004, alors qu’elle était adolescente. A l’époque elle fréquentait l’école secondaire de graphisme, toujours en quête des thèmes et des techniques qui allaient pouvoir l’animer ; elle ne savait toujours pas ce qu’elle voulait faire concrètement jusqu’à ce voyage à Rome qui fut décisif pour elle. A l’époque, tout comme aujourd’hui d’ailleurs, la scène du street art était déjà très dynamique à Rome, Sten & Lex étant les deux artistes qui l’ont le plus impressionnée. Encouragée par son père, TKV a réalisé son premier pochoir dans une petite rue perdue du centre-ville où elle a compris quelle artiste elle souhaitait devenir. Timidement, dans les rue de Belgrade, sont apparus peu à peu des pochoirs représentant Amélie Poulain, un des personnages féminins préférés de la culture populaire du début de nouveau millénaire. Ces pochoirs étaient les messagers (précurseurs) du street art dans nos rues. Nous avons pu ensuite découvrir le Cri de Munch, un portrait de Frida Khalo, Le Baiser de Klimt, le portrait d’Edgar Allan Poe. Ces pochoirs, principalement monochromes et de petit format, ont néanmoins tout de suite été remarqués par le public. Quand les premiers pochoirs de TKV ont fait leur apparition, la scène artistique du graffiti  était déjà bien présente à Belgrade. Exception faite de la courte période au milieu des années ’80 pendant laquelle des graffitis  apparaissaient sur les murs de  Novi Beograd, on peut dire que les premiers graffitis ont réellement fait leur apparition à Belgrade en 1996, justement sur les murs des blocs d’habitation de Novi Beograd.  Ils se sont développés à travers plusieurs phases et plusieurs générations de graffeurs pour s’interrompre en 2004 de manière circonstancielle. Il existe en fait plusieurs explications,  en effet en 2003 après l’assassinat du Premier Ministre Zoran Djindjic, les patrouilles et descentes de police se sont multipliées plongeant la ville dans une espèce d’état de siège qui ne facilita évidemment pas le travail des graffeurs. Par ailleurs, alors que de nombreux graffeurs ont cessé de travailler, d’autres ont développé leur art dans la région ou à l’étranger plutôt qu’à Belgrade.  De façon générale, la scène demeurait plutôt endormie jusqu’à l’apparition des oeuvres de TKV, qui non seulement a réveillé les murs de notre ville mais a introduit les pochoirs et a inspiré et motivé d’autres artistes femmes à s’orienter vers le street art. Même si le street art est né de la culture du graffiti, il a acquis, avec le temps, un statut spécifique dans l’expression visuelle. Pionnière de ce mouvement à Belgrade, The Kraljica Vila a semé avec ses œuvres l’idée du street art qui n’a eu cesse de s’étendre et de progresser.

Texte : Ljiljana Radošević

Info

Institut français de Serbie, Belgrade

Knez Mihailova 31

Exposition: 12/12/2017 – 17/02/2018
Vernissage le 12/12 à 19h00